Initialement considéré comme une pathologie se situant à la frontière de la névrose, de la psychose, de la perversion et de la psychopathie, l’état limite est progressivement devenu, à partir des années 1970, une entité nosographique à part entière qui ne se situe plus « en limite de », mais plutôt « en dehors » des limites. Passage d’un état frontière à un état « sans frontière », passage du borderline au no border.
Caractérisé par une instabilité de l’élaboration psychique, un désordre narcissique et identitaire, une distinction confuse entre soi et l’autre, une angoisse de séparation mais aussi d’intrusion, un vécu de vide, une tourmente relationnelle, des revirements existentiels, des débordements émotionnels et une impulsivité inductrice de comportements hétéro- ou auto-agressifs, le sujet limite est en quête permanente d’identité.